Organisé par TCMA
> de 11h à 17h
Prix libre (+ 2€ adhésion annuelle à l'Entre-Pont) / Sur rendez-vous.
Réservations par mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Carnaval d’expérimentation one-to-one
Saison 4 

Ob/scène

Conception : Michaël Allibert & Jérôme Grivel
Interprétation : Michaël Allibert
Durée : On ne sait pas trop mais vous n’êtes pas obligé de rester si c’est trop long.


« Qu’y aura-t-il dans Ob/scène?

De la danse bien sûr ! Mais aussi du karaoké, des matériaux avec lesquels jouer, des questions qui pourraient peut-être bien ou pas avoir des réponses, Total eclipse of the heart ou plutôt Comme une éclipse dans le cœur, du pouvoir à partager, de l’ennui, quelques étirements, des manipulations d’objets ou des objets qui nous manipulent, comme on préfère, du Nilda Fernandez jusqu’à du Tim Hecker, et des conversations. »

Les recherches autour de la notion jouir que nous menons depuis janvier 2017, accompagnés par L’L*Structure expérimentale de recherche en arts vivants à Bruxelles, nous ont, entre autres choses, mené à une interrogation de l’obscène de la scène.

« Obscène » signifie étymologiquement ce qui est hors de la scène, ce qui ne devrait pas être montré. Si on applique cette définition au domaine de l’art, on peut qualifier d’obscène, tout ce qui n’est habituellement pas représenté au public, et notamment la recherche.

La recherche serait l’obscène de la scène comme le porno est l’obscène du cinéma traditionnel.

 

Ob/scène cherche à déplacer le centre d’attention de l’œuvre vers ce qui la précède ou vers ce qui est mis en jeu pour qu’elle advienne et à ce que le regard du public ne soit pas porté sur la finalité de l’objet en question mais sur son parcours ou sur ses à-côtés ou ses aléas.

Plusieurs notions connexes traversent cet obscène, comme la conversation, celle entretenue entre le porteur de projet et les interprètes, celle entre le public et l’œuvre ou celle entre l’artiste et les institutions, les producteurs, les lieux de diffusion et les rapports de pouvoir qui s’y déploient, du consentement qui en découle, de la place de chacun, des abus possibles, des incompréhensions, des mensonges, des erreurs, des rires etc.

Ces impropres à la représentation déploient aussi tout un ensemble de physicalités, plus ou moins spectaculaires, dont l’objet final n’est pas d’être représenté mais qui sont réalisées dans le but de préparer au mouvement (l’étirement, l’échauffement, le filage à l’italienne ou à l’allemande). C’est pour le corps de l’artiste, un endroit possible de contre-performance, dans le sens où il peut commettre des erreurs, revenir dessus, insister sur un mouvement en particulier pour se l’approprier entièrement, expérimenter des états différents, prendre de mauvaises directions etc.

Un corps en recherche, fragile et imparfait.

« C’est par la fragilité qu’œuvre la révolution. » Paul B. Preciado

Cette notion de fragilité est très vive dans ce projet : fragilité des rapports humains, fragilité des corps, fragilité du regard du spectateur. Elle contribue à ébranler les attentes que nous avons des choses, des certitudes qui nous orientent ou nous motivent. Elle devient un outil symbolique contre l’injonction sociale à la force, à la volonté et à la détermination.