TRISTESSE ET JOIE DANS LA VIE DES GIRAFES


Dans le cadre des résidences accompagnées 2019
Résidence du 6 au 12 mai 2019
Sortie de résidence à l'Entre-Pont : Vendredi 10 mai à 15h

Texte : Tiago RODRIGUES (Les Solitaires Intempestifs, Éditions)
Mise en scène et adaptation : Frédéric Poinceau
Assistanat dramaturgique : Isabelle Bertrou
Avec Amandine Thomazeau, Stephen Butel, Eric Bernard, Laurent de Richemond

Un théâtre « pour adulte à partir de dix ans »...

Avec Tristesse et joie dans la vie des girafes , Tiago Rodriguès nous fait entendre une fable initiatique conjuguant drame intime -le deuil d’une petite fille- et fable sociale, dans la Lisbonne de 2008, ravagée par la crise économique. L’écriture de la pièce s’est initiée à partir d’échanges avec des enfants portugais, invités à exprimer leur ressenti sur la crise financière et ses conséquences dans le pays. L’originalité poétique et la force critique, toute en tendresse, du texte de Tiago Rodrigues émanent directement de cette démarche d’écoute de la parole enfantine. En confrontant les enfants à des sujets rarement abordés avec eux -crise économique, deuil, séparation- c’est à partir d’un nouveau regard poétique, « un langage neuf » que l’auteur réinterroge les solitudes et les fléaux engendrés par le néolibéralisme du 21ème siècle. Tristesse et joie dans la vie des girafe s est la traversée du miroir
de cette petite fille en fugue, Girafe , aux allures d’Alice « au pays des coupes budgétaires », un conte contemporain sensible, sans morale et sans concession.

 

Note d’intention :

Comme dans sa pièce Antoine et Cléopâtre , Tiago Rodrigues nous propose un théâtre de l’évocation et de la sensation, entre récit et corporéité, dire et mouvements, extérieur et intérieur, incarnation et suggestion. Un théâtre pour adulte-enfant ou enfant-adulte, où l’imaginaire du spectateur fait son travail et reste en éveil. Ce qui nous touche particulièrement dans son théâtre est sa portée émancipatrice et légère, tant dans l’élégance de sa forme, que dans l’ambivalence de ces contenus. La tonalité est à la fois grave et légère, faite de résistance et de douce nostalgie. Un théâtre d’émancipation et de lutte poétique contre l’inadmissible contemporain .

Au cours de nos premières lectures, nous nous sommes étonnés de l’innovation de cette parole minutieusement recomposée à partir du regard et des mots de l’enfant. Les glissements de genres (comédie/drame) s’y opèrent en douceur, le temps pour la jeune héroïne de trouver les bons mots pour désigner de nouveaux jeux, et réinventer l’esthétique d’un réel, désormais désenchanté pour elle.
Il s’agira d’abord pour nous de faire entendre toutes les subtilités et les ouvertures de la langue théâtrale déployée par Tiago Rodrigues, dans cet exigeant théâtre de parole pour la jeunesse : une langue où se conjuguent l’innocence enfantine et la rigueur des énoncés critiques, l’adresse au public et le jeu naturaliste, le conte et la performance.
Nous imaginons un théâtre de la spontanéité et de l’énergie brute, picaresque et plein d’humour, en articulation avec une énonciation sensible et délicate de la parole. Tout en débridant la forme par la musique live, la chanson pop, il est impératif de faire entendre la langue, qui se donne autant à écouter autant qu’à voir . Les acteurs effectueront un jeu de va-et-vient entre une adresse au public -celle du conte, des chansons et de la performance émancipatrice- et l’intime naturaliste du père et de sa petite fille, dans leur deuil à étreindre.

Mise en scène et adaptation Frédéric Poinceau Assistanat dramaturgique Isabelle Bertrou
Avec Amandine Thomazeau, Stephen Butel, Eric Bernard, Laurent de Richemond
Lumières : Camille Meneï
Son et musique : Eric Bernard (batterie) Christophe Chave (guitare), Amandine Thomazeau (clavier)
Scénographie : Frédéric Poinceau
Production : Les Travailleurs de la Nuit
Administration : Archipel Nouvelle Vague