Dans le cadre des résidences accompagnées 2020
Sortie de résidence à l'Entre-Pont : Vendredi 15 janvier 2021 à 19h

Spectacle de marionnettes et de projections holographiques (technique du Pepper’s ghost) À partir de 10 ans

Le spectacle

Conçu comme une odyssée, un déplacement dans l'espace et le temps, le spectacle se nourrira de témoignages passés et présents de réfugiés, et de musique. La compagnie puisera dans les chants et les textes du Rebetiko, cette musique qui a accompagné les réfugiés en Grèce et jusqu'au bout du monde, et qui témoigne d’une culture rebâtie.

REBETIKO, c'est une histoire de déracinement forcé qui, de nos jours, fait écho aux réfugiés syriens, kurdes et autres qui empruntent les mêmes routes pour fuir.

Avec REBETIKO , la compagnie Anima Théâtre souhaite créer une fiction au sein de laquelle passé et présent se croisent et se mêlent, où l'on s'interroge sur cette Histoire qui se répète sans cesse et sur ces Etats qui ferment les frontières. Notre regard se posera sur les enfants et petits-enfants de réfugiés, et nous nous questionnerons également sur la monté de la xénophobie.

Se rappeler comment les cultures de pays comme la Grèce, les États-Unis, l'Allemagne ou la France se sont construits avec des étrangers : de la main d'œuvre ouvrière en grande majorité, mais pas uniquement.

Mise en scène : Yiorgos Karakantzas
Écriture : Panayiotios Evangelidis
Construction : marionnettes et accessoires : Demy Papada et Dimitris Stamou Cie Merlin Puppet Theatre
Vidéo : Shemie Reut
Compositeur/musicien : Nicolo Terrasi
Marionnettiste : Irene Lentini
(Distribution en cours)

La forme

REBETIKO est un spectacle qui mêle projections holographiques, manipulation de marionnettes "portées" (types Bunraku), vidéo, et musique jouée sur le plateau.

La marionnette, une surface de projections poétique

Pour ce spectacle, les marionnettes évolueront dans un castelet (petit théâtre), avec des manipulateurs cachés en arrière-plan. La compagnie utilisera la technique de l'écran Pepper's ghost, (technique d'illusion d'optique), pour donner l’impression que les marionnettes évoluent dans un décor cinématographique en mouvement.

 

La dimension numérique et la vidéo

Les projections holographiques feront partie intégrante de cette scénographie et seront perçues par les protagonistes de l'histoire comme une sorte de « réalité augmentée » voire un espace aliéné.
L’utilisation de projections vidéo travaillées par le réalisateur et spécialiste en effets spéciaux virtuels pour le cinéma, Shémie Reut, aura pour effet de créer une dimension « fantomatique ». Les marionnettes portées évolueront à la fois au sein du castelet et des projections.

Ces artifices viendront souligner l’idée que les différents milieux-matériaux (virtuel et réel) ne se rencontrent pas: les marionnettes / réfugiés ne parviennent pas à s'intégrer concrètement aux paysages qui les entourent et semblent traversés par un mirage.
La vidéo sera manipulée en direct et en interaction sur le rythme du spectacle.

Nous travaillerons en grande partie à partir d'images d'archives, et c'est donc à l’intérieur d’un décor pour partie réaliste que se mouvront les marionnettes, ce qui créera une distance :
Le contraste entre le personnage marionnettique, objet aux contours solides, et le décor dans lequel il sera immergé, réaliste par son contenu mais onirique par la technique holographique grâce à laquelle il sera projeté, permet de représenter la condition de réfugié: toujours radicalement étranger, dans la difficulté permanente d’appartenir à quelque part, puisque il est en déplacement forcé pour survivre.

Et la recherche de l’espoir qui anime les hommes, les femmes et les enfants qui affrontent ce périple.

 

Une manipulation réaliste des marionnettes pour souligner l’humanité du propos.

Décomposés, amplifiés, les gestes de la marionnette sont plus soulignés que ceux d'un acteur : la marionnette est un acteur expressionniste. Plus qu'une imitation du mouvement, il s’agit de donner corps et image à l’expression profonde de la psyché du personnage.

 

Collaboration avec la Cie Merlin Puppet Theatre

Installés à Berlin, Dimitris Stamou et Demy Papada (fondateurs de la Cie Merlin Puppet Theatre) développent un univers qui me touche particulièrement.
Leurs marionnettes font appel à des univers graphiques sombres et poétiques, proches de la BD et du film d’animation. Leur capacité à évoquer des sujets graves avec beaucoup d’humour, en usant et en détournant les stéréotypes, est ce qui m’importe le plus pour ce spectacle.

J’aimerais qu’ils construisent des personnages en marionnettes portées (comme dans le Bunraku japonais).

Par ailleurs, Dimitris Stamou et Demy Papada sont d’origine grecque, et le Rebetiko était aussi très présent dans leur culture.
Leur fonction ne se limitera pas à de la construction et de la technique : je les envisage au contraire comme des créateurs, des collaborateurs capables de porter un regard expérimenté sur la création du spectacle.